Célébrée cette année sous le thème « Les jeunes enseignant(e)s : l’avenir de la profession », la Journée Mondiale des Enseignants (JME) a été célébrée du 3 au 5 octobre 2019, par les syndicats de l’Union Syndicale pour une Education de Qualité (USEQ) du Sénégal. A l’occasion de cette commémoration, ce fut l’occasion pour les différents syndicats de s’entretenir sur le rôle et les responsabilités des acteurs face à la privatisation et marchandisation de l’éducation.

Animée par Souleymane Diallo, membre de l’USEQ et Yasmina ZONGO, coordinatrice du Réseau Francophone de la marchandisation et représentant la COSYDEP (à cette rencontre), il ressort de cette session que le phénomène est grandissant du point de vue mondiale. Malheureusement il existe peu de données au niveau francophone pour traduire l’ampleur de la situation. Les coalitions telles que le Réseau Francophone contre la marchandisation de l’éducation mène des actions de plaidoyer et de mobilisation collective afin de rappeler aux chefs d’Etats francophones qu’ils doivent se donner les moyens de bâtir une école publique de qualité dans leurs pays. Au niveau international, les Principes d’Abidjan adoptés en Février en Côte d’Ivoire promettent d’être un nouveau point de référence pour les gouvernements, les enseignants et les prestataires de services éducatifs lorsqu’ils débattront des rôles et devoirs respectifs des États et des acteurs privés dans l’éducation.

Au Sénégal, si la privatisation et la marchandisation de l’éducation n’est pas encore développée au niveau de l’enseignement primaire comme cela se présente dans certains pays anglophones tels que le Kenya, l’Ouganda ou le Libéria, le secteur de l’éducation préscolaire et celui de l’éducation supérieure semble être les plus touchés. Mais force est de constater qu’il y’a des signaux et alertes qui favorisent cette marchandisation dont l’ensemble des acteurs devraient considérer. Il s’agit par exemple du délabrement et le dénuement de l’offre publique poussant à une dynamique de promotions d’écoles ; de collèges, d’instituts privés favorisant ainsi la dégradation de l’enseignement public ainsi que l’afflux massif vers l’éducation privée. En outre, il y’a la non-diversification des sources de financement au niveau de l’Etat sénégalais.

Par ailleurs, il ressort des échanges qu’il est urgent pour tout enseignant de prendre conscience de l’ampleur de la situation car celui-ci a une part de responsabilités dans le développement de ce phénomène au sein du système éducatif.

De ces responsabilités figure la création d’établissements privés par des consortiums d’enseignants et ce à but lucratif. Le non-respect des temps d’apprentissage et la faible qualité de ces apprentissages du fait du cumul d’horaires accordés aussi au secteur privé ainsi que l’occupation par les enseignants de l’espace publique d’éducation pour l’organisation de cours payant sont des faits qui contribuent au développement de la marchandisation de l’éducation.

Face à ces différents constats, une invite a été lancée au corps enseignant à prendre conscience de leurs responsabilités dans le phénomène de la privatisation et marchandisation de l’éducation mais aussi à se rappeler de leur mission qui est de former et d’éduquer  chaque enfant quelque soit son statut social.


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *