Le 23 septembre 2020, s’est tenue la deuxième réunion virtuelle du Réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation. Objectif: échanger autour des  actions des membres au niveau de leurs pays respectifs pour le plaidoyer contre la marchandisation de l’éducation et ce, en préparatifs du prochain Sommet de la Francophonie prévu en Tunisie en 2021.

Avec en ligne de mire l’éducation numérique et la régulation des acteurs privés dans et de l’éducation, les membres du Réseau Francophone ont partagé leurs projets d’actions au niveau local en vue de plaider pour des actions en faveur de la lutte contre la marchandisation de l’éducation. Initialement prévu pour se tenir les 12 et 13 décembre 2020, le XVIIIe Sommet de la Francophonie a finalement été reporté pour 2021 en raison de la situation actuelle marquée par la pandémie liée à la Covid 19. Afin que les gouvernements, membres de la Francophonie prennent des décisions adéquates pour l’accès à une éducation publique et gratuite, les membres du Réseau Francophone à l’instar du Niger via l’ASO-EPT, au Burundi via BAFASHEBIGE, au Cameroun avec le CEFAN ou en RD-CONGO avec YMAE entendent organiser des activités à propos mais également pour la lutte contre la marchandisation de l’éducation en Général.

Des études sur la privatisation et la marchandisation de l’éducation!

Une recherche sur la marchandisation et la privatisation dans et de l’éducation dans le contexte de la Covid-19 a été commissionnée par l’Internationale de l’Education dont le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF-France) est membre. L’étude présente les différentes façons dont la marchandisation et la privatisation de l’éducation se sont intensifiées durant les mois de la Covid-19. L’étude a été publiée dans une version anglaise mais un résumé en français est disponible. Auparavant, un peu plus tôt, dans le mois de mars 2020,  l’ONG Young Men Action for Education (YMAE) a procédé au lancement officiel de son étude sur la privatisation de l’éducation en République démocratique du Congo. Le rapport d’étude évoque les causes de l’expansion actuelle des écoles privées,  mais également les différents types, effets, et tendances actuelles de cette privatisation. Dix huit (18) formes de marchandisation/monnayage de l’éducation ont été attestées et identifiées par l’étude menée avec le concours de la Campagne « l’école n’est pas un fond de commerce » (qui cible  trois aspects à savoir le monnayage, la marchandisation et la privatisation). Les actions de YMAE avec la société civile se poursuivent et ont d’ailleurs permis de mettre un frein  au monnayage et de veiller au respect de la gratuité (décrétée) de l’école publique. Aussi, la Coalition nigérienne des associations et structures de la société civile actives en éducation (ASO-EPT) après avoir commissionnée l’ étude sur l’état des lieux des écoles privées au Niger en 2018, a procédé en juin dernier à la réactualisation de celle-ci et la synthèse( Impact du privé sur l’accès à une éducation de qualité gratuite au Niger) a été publiée et distribuée dans les 7 régions du Niger.  Des rencontres sont organisées avec la société civile et des actions prochaines seront engagées à l’intention des membres du gouvernement  et des parlementaires.

Des actions de Lobbying!

L’introduction de la thématique Marchandisation et privatisation de l’éducation dans les cadres de concertations, les rencontres de plaidoyer, en faveur d’une éducation inclusive et de la lutte contre la marchandisation de l’éducation sont entre autre des activités qu’entendent organiser la coalition “Cameroon Education for All Network” (CEFAN) du Cameroun et la coalition BAFASHEBIGE du Burundi. La problématique de la privatisation sera discutée avec tous les acteurs impliqués. Si au sein des pays, la société civile s’organise pour faire front à la marchandisation de l’éducation, force est de constater que certaines actualités dans d’autres contrées comme au Mali,  entravent à la mobilisation.

La mauvaise réputation de l’école publique: Un obstacle à la lutte!

La réputation de l’école publique malienne est entachée et l’une des raisons constitue les grèves  récurrentes des enseignants (pour le non-paiement des salaires) selon l’organisation EDUC+, membre du Réseau Francophone au Mali. Cette situation perturbe chaque année la scolarisation (deux mois d’enseignement sur 9). Les enseignants se font donc embaucher par les écoles privées et l’école publique se retrouve totalement dévalorisée au profit du privé qui se développe. Les parents d’élèves les plus nantis de moyens préfèrent donc l’enseignement privé à cause des perturbations fréquentes constatées au niveau du public.  Ces différentes réalités constituent un obstacle à la lutte contre la marchandisation/privatisation de l’éducation mais interpellent plus que jamais les Etats à jouer efficacement leur rôle de fourniture d’une éducation publique gratuite et accessible. La société civile entend donc travailler ensemble afin que des actions et mesures concrètes soient menées par les Etats en vue de garantir une éducation publique, gratuite et équitable.

Le Réseau Francophone contre la marchandisation de l’éducation organise sa réunion virtuelle  une fois tous les deux mois et la prochaine est prévue pour se tenir dans le mois de novembre 2020.


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